Dans Promenade à Saint-Palais, l’artiste nous convie à une scène onirique, suspendue entre nuit et jour, réalité et songe. Une jeune cavalière, pieds nus et vêtue de noir, chevauche un cheval blanc au galop figé, le regard tourné vers l’horizon marin. Sa longue tresse blonde ornée de rubans rouges évoque à la fois l’enfance et une forme de rituel silencieux. Le duo se déplace à travers un paysage crépusculaire : arbres nus, ciel chargé de nuages, mer turquoise tranchant avec la terre sombre. L’ambiance est presque mythologique, comme si cette promenade était celle d’une héroïne oubliée, arrachée au temps.
Le style pictural, libre et expressif, renforce l’impression d’un conte visuel. Les proportions légèrement distordues, la frontalité de la composition, et la palette réduite participent d’un climat à la fois paisible et chargé d’une gravité discrète. On devine dans ce paysage de Saint-Palais une mémoire affective, un lieu réel transfiguré par l’imaginaire et le souvenir.
Cette œuvre est peinte à la tempéra puis à l’huile sur toile, dans un format de 38 x 46 cm. L’usage de la tempéra, avec sa matité subtile et sa précision, conjuguée à la richesse de l’huile, donne à la surface une vibration à la fois délicate et durable.
Claude Jacques
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