Promenade à Saint Palais 2

Deux jeunes femmes chevauchent au bord de la mer, à Saint-Palais-sur-Mer, station balnéaire de la côte charentaise. L’une monte un cheval blanc, l’autre un cheval noir. Elles avancent côte à côte, mais ne se regardent pas. L’une semble parler, l’autre se tait. Un geste suspendu, un regard tourné ailleurs, et déjà la scène se dérobe à la narration.
Ni totalement réaliste, ni franchement onirique, le tableau installe une atmosphère méditative, presque cérémonielle. La lumière diffuse, les nuages stylisés, la mer immobile et l’architecture silencieuse construisent un monde à part — un lieu sans temps précis, où quelque chose s’est peut-être dit, ou va se dire.
La technique, mêlant caséine et tempéra sur bois, donne aux formes un modelé doux, une densité mate qui rappelle la peinture ancienne tout en demeurant résolument contemporaine. La composition rigoureuse et la stylisation des corps suggèrent une peinture pensée comme un théâtre d’équilibres : entre ombre et lumière, proximité et distance, présence et secret.
Plus qu’une scène de genre ou un paysage, cette Promenade propose une allégorie discrète du passage — passage du temps, de la parole, du souvenir. Une image simple, mais porteuse d’un trouble latent, comme si quelque chose venait d’avoir lieu, ou allait disparaître.
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